Ils avaient quitté la plage vers 17h30. Le départ de la prochaine navette était prévu à 18h00. Une fois qu’elle se fut installée confortablement dans son siège, Ana colla son visage à la vitre et ferma les yeux pour savourer cet instant. Le sourire qui se dessinait sur ses lèvres trahissait ses pensées. Tout à coup, l’expression de son visage changea et son doux sourire fit place aux larmes.
- Ça n’va pas ?, lui demanda Pacota.
- Non, non, ce n’est rien. Ne t’inquiète pas. J’étais en train de penser à Tim et tout à coup, j’ai ressenti toutes les émotions que j’avais eues lorsqu’on n’avait pas de nouvelles de lui. J’ai vraiment hâte d’arriver, même si je dois avouer que j’appréhende un peu…
Pacota n’ajouta aucun mot, elle la serra dans ses bras et lui pris la main.
À l’autre bout du compartiment, les jumelles jouaient à « Ne t’en fais pas » avec Célia et Julien. Louise détestait perdre et vu l’expression de son visage, c’est exactement ce qui se passait. D’autres jouaient aux cartes, lisaient ou discutaient tout simplement.
Ana, qui semblait insensible à tout ce qui se passait autour d’elle, referma les yeux, pour replonger dans ses pensées qui la ramenèrent à Pacoville. Elle « rêvait » de leurs retrouvailles et des premiers mots qu’elle lui dirait lorsqu’ils se reverraient :
Que de larmes j’ai versées
Mais je suis soulagée
Ton calvaire est fini
Tu peux vivre ta vie
Savourer ton bonheur
Laisser vibrer ton cœur
Quitter ton manteau triste
Être un peu égoïste
Te délecter enfin
D’un doux bonheur sans fin
Tous droits réservés, Arlène Geneviève Müller